jeudi 12 mars 2009

Pas de pétrole, mais pas d'idées non plus !


Interrogé sur la déroute de son équipe à Barcelone, en huitième de finale retour de la Ligue des Champions, Jean-Michel Aulas a associé l’ensemble du football français à cette déculottée. Le président de l’Olympique Lyonnais a d'abord déploré l’absence de fiscalité "d’élite" et la difficulté d’édifier des stades XXL, avant de reconnaître que ses hommes n’avaient pas été "très bons". De fait, l’OL a confirmé sa chute d’un cran dans la hiérarchie européenne : un temps abonnés aux quarts de finale, les Gones ne sont pas parvenus, pour la troisième année consécutive, à franchir le stade des huitièmes. Aulas n’a certes pas tort sur toute la ligne dans son constat : les pays européens ne combattent pas tous à armes égales sur un plan économique et financier.

Mais le sport se réduit-il à la seule vérité des chiffres et des ratios ? Je ne le crois pas. Dans son discours, le président Aulas sous-estime un problème typiquement français : la faiblesse du recrutement. L'exemple du jeune Aly Cissokho, latéral gauche titulaire du FC Porto acheté l'été dernier à... Gueugnon (!) est à cet égard parlant. En France, on n'a pas beaucoup de pétrole, mais on n'a pas non plus beaucoup d'idées. Aulas refuse de reconnaître que son club s'est endormi sur ses lauriers, en misant beaucoup sur des joueurs de complément souvent surcotés (Keita 16 millions d’euros, Pjanic 7,5 millions d’euros, Piquionne 4,5 millions d’euros) et peu voire rien quand c'était nécessaire. Aucun buteur de rechange n’est par exemple venu compenser le départ de Fred cet hiver. Et l’OL a ainsi renforcé ainsi sa Benzema-dépendance. Benzema qui a mesuré sur deux matches tout le chemin lui restant à parcourir pour être l'égal d'un Henry ou d'un Anelka.

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