samedi 27 mars 2010

Ligue 1 : le vrai visage des candidats au titre

Ca y est, plus que neuf journées, et on sera fixé sur le champion de France, cru 2009-2010. Alors, juste avant que le Championnat entre dans sa dernière ligne droite, avant que l'enjeu de ces journées 30 à 38 ne transforme la moindre minute de temps additionnel en réplique footballistique de l'avenue de Grammont (les amateurs de cyclisme comprendront, les autres se renseigneront), découvrons à l'aide de vidéos glanées ça et là dans ma mémoire et sur le Net, le véritable visage des candidats au titre, dans l'ordre du classement actuel :



1. Bordeaux : quand les Girondins étaient plus Marine que Blanc...

Les Girondins de Bordeaux aujourd'hui, c'est un jeu offensif, un recrutement bien pensé et pas trop dispendieux et une gouvernance rationnelle. Mais, dans une autre vie, pendant un temps que les moins de 20 ans etc..., les Marine et Blanc étaient plus marine que Blanc, justement, avec un vrai "conducator" aux méthodes dignes de la Securitate, un sinistre brigand qui passait le plus clair de son temps à censurer la presse quand elle ne caressait pas ses bacchantes dans le sens du poil : Claude Bez.



2. Montpellier : Dieu soit Louloué !

Montpellier, c'est Louis Nicollin. A moins que ce ne soit l'inverse... Condamné au silence par les tristes sires de la Commission d'éthique, le président du club hérualtais laisse son équipe parler pour lui. Et ca lui réussit bien, à sa Paillade chérie. Même Souleymane Camara ressemble désormais à un footballeur, c'est dire...



3. Auxerre : allez Trincamp !!!

L'AJ Auxerre c'est François Perrin, le président Sivardière et sa bourgeoise, les supporters avinés et les flocages Chaillotine, Auxerre c'est Trincamp, c'est Coup de Tête, c'est Patrick Dewaere, les attaquants blonds et moustachus, Gérard Lanthier et Andrzej Szarmach, Christophe Cocard et Pascal Vahirua, Joël Bats et Jean-Marc Ferreri (avant qu'il ne devienne un consultant chauvin et inécoutable), Lilian Laslandes et Coco Martins, Bernard Diomède et Stéphane Guivarch', Djibril Cissé et Philippe Mexès, Guy Roux, Guy Roux et Guy Roux. Bref, un immense générateur de nostalgie. Et aujourd'hui, c'est quoi ? A part Ireneusz Jelen qui perpétue la tradition des buteurs made in Polska, y a plus grand chose. Mais bon, encore quelques erreurs d'arbitrage et sur un malentendu, on ne sait jamais...



4. Marseille : champion de France du marketing, pour le reste il y a les souvenirs...

17 ans sans titre de champion, série en cours, avec une propension désarmante, quasi-montferrandaise, à passer à côté des matches décisifs. Ceci dit, l'OM est au moins numéro un du marketing. On n'a jamais autant vu de maillots bleu et blanc en France qu'en ce début de décennie. Bref, la marque est entre de bonnes mains. L'ultime héritage des années Tapie ?



5. Lille : le Nord sans perruque

Lille a vécu une bonne partie de la fin du siècle dernier dans l'ombre du voisin lensois. Les gens de ma génération gardent le souvenir d'une équipe laborieuse, flirtant souvent avec la relégation, avec des supporters non déguisés comme ceux du Racing et des joueurs aux patronymes parfois improbables, comme Roger Hitoto ou Philippe Périlleux (vainqueur du classement des "étoiles" de France Football à la fin des années 80, période Despeyroux-Micciche). Bizarrement, c'est au moment où le LOSC a quitté Grimomprez-Jooris, stade chaleureux idéalement situé en plein centre-ville, pour le glacial Stadium Nord de Villeneuve d'Ascq, que l'équipe s'est mise à devenir glamour. Aujourd'hui, deux des deux joueurs les plus bluffants de talent du Championnat (Hazard et Gervinho) portent les couleurs lilloises. Mais sa classe et sa créativité ne suffiront certainement pas à assurer le titre à cette équipe. Enfin ça, on le sait depuis le Mondial 82, non ?





6. L'Olympique Lyonnais, le syndrôme Anquetil

Jean-Michel Aulas, président de l’OL, s’est plaint des années durant de ses compatriotes, trop envieux du succès de son équipe pour l’aimer. L’Olympique Lyonnais, pendant des années, représentait le Jacques Anquetil du football hexagonal. Les plus beaux et les plus forts, et pourtant le public conservait plus de sympathie pour les Raymond Poulidor. Qu’en sera-t-il maintenant que les Gones se retrouvent dans la peau de l’éternel challenger ? L'avenir nous le dira. En tous cas, le "style Aulas" traverse les âges sans évoluer d'un iota !



Les paris sont ouverts pour le titre. Faites vos jeux !

lundi 8 mars 2010

Carton rouge pour la "double peine" !


Il en est de l'arbitrage des matches de football comme d'autres domaines de la régulation des activités humaines : plus une règle est idiote, et plus elle est appliquée avec zèle par ceux qui sont chargés de la faire respecter. L'exemple le plus flagrant qui me vienne à l'esprit alors que s'achève ce week-end de football s'appelle "double peine". Ou quand un arbitre, soucieux d'appliquer strictement le règlement, ajoute à la désignation du point de penalty un carton rouge pour le joueur coupable de la faute. Alors que le coup de pied de réparation est déjà une sentence à la hauteur de la faute, l'expulsion du "coupable", sous prétexte qu'il se trouve en position de dernier défenseur, a pour effet d'enfoncer inutilement l'équipe sanctionnée. La rencontre entre les Girondins de Bordeaux et Montpellier (1-1), dimanche soir en clôture de la 27ème journée de Ligue 1, en a offert l'accablante démonstration.

33ème minute : Ciani déséquilibre Montano dans la surface. M. Bré siffle penalty et carton rouge pour le Bordelais. Costa ne transforme pas. 40ème minute : main de Chalmé dans la surface. Nouveau penalty pour Montpellier et nouvel arrêt de Carrasso, le gardien des Girondins. L'arbitre devrait expulser le latéral, déjà sanctionné d'un avertissement pour une faute grossière plus tôt dans la partie, pour main dans la surface (cf. la loi 12 du football). Il n'en est rien : en raison d'une application aveugle de la double peine, l'arbitre Stéphane Bré a compensé la première expulsion, très sévère, en permettant à un joueur qui n'aurait pas dû finir la partie rester sur la pelouse. La double peine donne donc lieu à une double erreur.

Samedi, l'International Board devait se pencher sur ce dossier. S'il se confirme que le principe de la double peine est bien abandonné, la nouvelle règle n'entrera en application qu'après la Coupe du monde. Souhaitons donc que les arbitres de l'édition 2010 privilégient l'esprit de la future règle sur la lettre de l'ancienne.