mardi 24 mars 2009

Coupés du monde ?


A quelques jours de la double confrontation face à la Lituanie, décisive pour la qualification à la Coupe du monde 2010, les joueurs de l’équipe de France ne sont-ils pas justement coupés du monde ? Vivent-ils dans une bulle isolée de la vie réelle et des mouvements de l’opinion publique ? A lire les déclarations de certains d’entre eux, il est permis de le penser. Ainsi, Patrice Evra qui affirme mardi devant la presse réunie à Clairefontaine ne pas comprendre l’attitude des supporters des Bleus. « A Marseille, il y a eu une ola au bout de cinq minutes de jeu quand les Argentins se sont mis à faire tourner le ballon, s’est étonné le Mancunien. Tevez a même dit qu'il avait eu l'impression de jouer à Buenos Aires ! Je ne vois jamais une banderole à la gloire de Ribéry ou Henry au Stade de France. Je ne comprends pas. Tous les matchs que l'on dispute en France, on a l'impression que c'est à l'extérieur. » Le pauvre chou ! C’est vrai, quoi : l’équipe de France dégage toujours une joie de jouer absolue depuis la Coupe du monde 2006. Elle a brillamment défendu ses chances lors d’un Euro 2008 remarquablement maîtrisé sur tous les plans. Et elle est coachée par un sélectionneur dont la sympathie et l’à-propos font l’unanimité. Bien sûr, Patrice…

Ces propos déconnectés de la réalité pourraient prêter à sourire. Ils inquiètent plutôt, tant ils traduisent le fossé qui sépare aujourd’hui l’équipe nationale de ses supporters, de plus en plus déçus. Du désamour on est passé à la défiance, et cette dernière menace de céder la place à la franche détestation. Bon, Patrice Evra conclut en reconnaissant une partie de malaise, mais souhaite néanmoins que les gens tournent la page : « On nous demande un passeport à nous (le code de bonne conduite des Bleus, NDLR) mais pourquoi ne pas en demander un aux supporters ? Qu'il y ait encore des rancœurs à cause de l'Euro, ok, mais le Mondial 2010, on veut tous y aller. Si tu es supporter, tu veux le bien de l'équipe de France ! » Cela signifie-t-il fermer les yeux, dire amen à tout et cautionner le foutage de gueule imposé par la Fédération au moment de la reconduite de Domenech ? Non, bien sûr ! Et puis, est-il possible de tourner la page en maintenant le principal responsable du fiasco de 2008 à son poste ? Non encore ! Alors, les footballeurs qui l’ouvrent, c’est bien, encore ne faut-il pas mettre à côté de la plaque. Comme vient de le faire Patrice Evra, qui a perdu une bonne occasion de se taire.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

De toutes façons, même s'il dit que 1 + 1 ça fait, Raymond Domenech aura toujours tort.
Quoi qu'il fasse, quoi qu'il dise, il a tort.
Belle manière de lui donner une chance de se racheter.

Passer son temps à critiquer les choix passés ne sert à rien. Ca ne changera rien. Domenech est là. Point. Il ne partira pas. Essayez de lui accorder une dernière chance. A moins que vous préfériez qu'il parte le plus vite possible et donc que la France termine troisième du groupe. La fin ne justifie pas forcément les moyens. Si vous aimez le foot, si vous aimez l'Equipe de France, soutenez là.

Allez les bleus !!

Mondo Foot a dit…

Ce post ne portait pas sur Domenech, mais sur les propos d'Evra. Que les réactions du public soient contestables et ne plaisent pas aux joueurs, je le comprends. Mais le meilleur endroit pour donner tort aux siffleurs, c'est sur le terrain, pas ailleurs. Après, c'est vrai, l'intérêt de l'équipe de France est de se qualifier pour 2010. Même si c'est avec Domenech, qui donne toujours l'impression de naviguer à vue, ne vous en déplaise ;)