samedi 28 mars 2009

L'Afrique rêve de "son" Mondial

Les éliminatoires couplées CAN-Coupe du monde 2010 entrent ce week-end dans leur dernière phase. Les équipes encore en course, réparties en cinq groupes de quatre entament un mini-Championnat. A l’issue de celui-ci, les vainqueurs de chaque poule iront au Mondial sud-africain, et les trois premiers gagneront le droit de disputer la CAN. Revue de détails.

Groupe A : Togo, Cameroun, Maroc, Gabon
Les Lions Indomptables du Cameroun sont les favoris logiques de cette poule. Forts de cinq participations à la Coupe du monde, finalistes de la dernière CAN, organisée au Ghana, les partenaires de Rigobert Song compteront en priorité sur leur buteur vedette Samuel Eto’o, au sommet de son art avec le Barça, pour déjouer les pièges d’une poule composée d’équipes revanchardes. Le Maroc aura en effet à cœur de prouver que l’élimination, très mal vécue, au premier tour de la CAN 2008 est bel et bien digérée. Désormais coachés par Roger Lemerre, les Lions de l’Atlas entendent tout faire pour goûter à nouveau aux joies d’une phase finale de Coupe du monde, écartés qu’ils sont de l’épreuve suprême depuis 1998. Les Marocains seront privés de leur attaquant Nabil Baha (Malaga), pour leur entrée en matière face au Gabon. Des Panthères en progrès sous les ordres d’Alain Giresse, mais sans doute encore trop tendres pour rivaliser avec les autres équipes du groupe… A moins que le Togo, connu pour ses hauts et ses bas, ne se loupe. D’autant que, pour leur entrée en matière face aux favoris camerounais, les Eperviers seront privés de leur fer de lance, Emmanuel Sheyi Adebayor et de leur stade de Lomé, suspendu pour les échauffourées intervenues fin 2008 face au Mali. Ils "recevront" sur terrain neutre à Accra, distant de moins de 200 kilomètres de leur habituel antre.

Groupe B : Kenya, Mozambique, Nigeria, Tunisie
Cette poule paraît extrêmement déséquilibrée sur le papier. Mais le football se joue sur une pelouse, donc sait-on jamais… La place qualificative pour l’Afrique du Sud devrait néanmoins se jouer entre le Nigeria, emmené par ses stars de Premier League John Obi Mikel et Obafemi Martins, et la toujours homogène Tunisie. Cette dernière, désormais dirigée par le Portugais Humberto Coelho, tentera de se qualifier pour sa quatrième phase finale de Coupe du monde d’affilée. Pour cela, les Aigles de Carthage ont intérêt à faire le plein contre les outsiders du groupe, tel le Kenya qui les reçoit samedi à Nairobi. Les Harambee Stars ont usé quatre sélectionneurs en douze mois. Ils peinent à décoller depuis 2004 et leur qualification pour la CAN, à l’image de leur Espoir déchu, Dennis Oliech, en panne totale de confiance et de buts du côté de l’AJ Auxerre. Quant aux Black Mambas du Mozambique, qui accueillent le Nigeria dimanche à Maputo, ils espèrent que le match nul réussi au tour précédent face à la Côte d’Ivoire aura servi de déclic. Accumuler des rencontres à haute tension peur constituer un moyen de combler le retard accumulé ces dernières années sur le rival régional lusophone, les Palancas Negras d’Angola, pays organisateur de la CAN 2010.

Groupe C : Algérie, Egypte, Rwanda, Zambie
Qui peut devancer l’Egypte ? Telle est la question dans cette poule. Doubles champions d’Afrique en titre, les Pharaons s’appuient sur le meilleur football de club du continent pour former leur équipe. Sous les ordres de l’expérimenté Hassan Shehata, cette sélection a trouvé un rythme de croisière difficilement soutenable pour ses adversaires. Les autres équipes du groupe ne se privent d’ailleurs pas de mettre toute la pression sur les partenaires de l’extraordinaire et trop méconnu maître à jouer, Mohammed Aboutrika. Après deux CAN manquées, l’Algérie tient à tout prix à éviter une peu enviable passe de trois. Yazid Mansouri et ses partenaires (privés d’Anthar Yahia et Karim Ziani ce week-end) caressent secrètement le rêve de fouler les pelouses sud-africaines. La belle histoire commence impérativement par une victoire à Kigali, samedi après-midi face aux Amavubi (guêpes) du Rwanda. Enfin, la Zambie, coachée par le Français Hervé Renard, cherchera au contraire à réaliser la passe de trois inverse, en obtenant, après 2006 et 2008, un troisième ticket en trois éditions de la CAN. La route de l'exploit démarre au Caire, dimanche.

Groupe D : Bénin, Ghana, Mali, Soudan
Seule équipe africaine à franchir le premier tour de la Coupe du monde 2006, le Ghana aimerait retrouver en Afrique du Sud les émotions découvertes en Allemagne. Voire plus si affinités. Les Black Stars, privés de John Mensah mais forts du retour de Michael Essien, ont les moyens de parvenir à leurs fins. Si toutefois leur puissance collective n’est pas une nouvelle fois amoindrie par l’absence d’un buteur digne de ce nom, défaut qui leur coûta sans doute la qualification pour la finale de la dernière CAN, organisée à domicile. Etant donné qu’Asamoah Gyan et Junior Agogo sont en échec cette saison, le pays se pose quelques questions, au moment d’accueillir, dimanche à Kumasi, un Bénin en nets progrès. Ce qui ne devrait toutefois pas suffire à la bande à Stéphane Sessègnon pour déjouer tous les pronostics. Le seul collectif qui semble en mesure de contrarier les desseins mondialistes ghanéens est celui du Mali. Passés à côté de leur CAN 2008, les Aigles rêvent désormais d’offrir à leur peuple sa première qualification pour le Mondial. Leur nouveau coach, Stephen Keshi, réussira-t-il le même coup qu’à la tête du Togo en 2006 ? Premiers éléments de réponse samedi après-midi à quelques lieues du Nil, à Khartoum, sur le stade d’Omdurman, terrain de la mystérieuse équipe du Soudan.

Groupe E : Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Malawi
On ne présente plus les Eléphants de Côte d’Ivoire. Comme le Ghana, ils devront assumer leur statut de favori dans ce groupe. Souvent très à l’aise en phase éliminatoire, les hommes de Vahid Halilhodzic pourront s’appuyer sur le retour de Didier Drogba, absent du tour précédent et en pleine renaissance depuis l’arrivée de Guus Hiddink à Chelsea. Leur premier adversaire, le Malawi, manque d’expérience à ce niveau. Mais attention ce dimanche à ne pas prendre les Flammes de trop haut : cette équipe en progrès a battu la RD Congo et l’Egypte ces derniers mois. L’autre rencontre, programmée samedi à Ouagadougou, s’annonce beaucoup plus équilibrée. Entre un Sily National de Guinée, quart de finaliste des trois dernières éditions de la CAN, et des Etalons du Burkina Faso qui semblent retrouver leur niveau du début des années 2000, avec notamment un Moumouni Dagano très efficace (7 buts) lors de la phase précédente, les débats s’annoncent indécis.

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