dimanche 12 décembre 2010

Trophée Loïc Guillon 2010 : élisez le pire défenseur de Ligue 1

La fin d’année est la période des récompenses… mais aussi des bonnets d’âne. Pour la troisième saison consécutive, Mondo Foot organise l’élection du pire défenseur de Ligue 1. Le vainqueur décrochera le Trophée Loïc Guillon. Sans plus attendre, voici la liste des candidats à la succession de Cédric Varrault (vainqueur 2008) et Mustapha Bayal (2009). Joueurs en perdition, espoirs déçus, recrutements onéreux, comportements douteux : tous ont quelque chose à se reprocher. Pour les départager, utiliser l’espace sondage de ce blog.

Cesar Azpilicueta (21 ans, Olympique de Marseille)
Lors de l’intersaison, Didier Deschamps avait dit vouloir améliorer son effectif par petites touches, en y incorporant quelques joueurs d’expérience. Aussi la surprise fut-elle grande lorsque fut annoncée la première recrue de l’OM, ce latéral droit espagnol au patronyme imprononçable sans entraînement. Arrivé d’Osasuna précédé d’une réputation flatteuse (n’avait-il pas été retenu dans la pré-liste de Del Bosque pour le Mondial ?), « Azpi », de placements approximatifs en montées avortées, n’a pas mis longtemps à semer le doute sur ses capacités. Au point de se voir préférer Charles Kaboré lors du déplacement à Chelsea en Ligue des Champions. Et d’apparaître plus proche d’un Alain Cantareil que du valeureux Laurent Bonnart, qu’il était censé faire oublier. Sa longue blessure, survenue au moment où il commençait à redresser la tête niveau performances, va forcer le club phocéen à recruter un autre spécialiste du poste : cela aura fait cher le remplacement de l’ancien Manceau…

Yohan Démont (32 ans, RC Lens)
Il y a peu, on n’aurait jamais envisagé une seconde de nommer le latéral lensois parmi les prétendants au Trophée. Mais cette saison 2010-2011 est peut-être celle de trop pour l’ancien Ajaccien, dans tous les mauvais coups du RC Lens. Entre la concurrence du précoce Serge Aurier (17 ans), l’empoignade avec Nenad Kovacevic en pleine branlée, à Sochaux (3-0), et l’épisode du coup de poing dans la porte, qui lui occasionna près d’un mois d’indisponibilité, le péroxydé n’en a pas loupé une ces derniers mois. Vivement 2011 pour lui ?

Pape Diakhaté (26 ans, Olympique Lyonnais) et Dejan Lovren (21ans, Olympique Lyonnais)
Plus rien ne tourne vraiment rond à l’Olympique Lyonnais. Difficile de cibler la défense en particulier, tant l’équilibre d’ensemble de l’équipe rhodanienne paraît déficient, mais tout de même : après le départ de Jean-Alain Boumsong, aucun des axiaux de rechange n’a su durablement s’imposer auprès d’un Cris déclinant. Après l’éphémère épisode Toulalan, Pape Diakhaté, arrivé du Dynamo Kiev, n’a su confirmer des débuts prometteurs. Quant à Dejan Lovren, il a alterné le moyen et le franchement médiocre. Fâcheux pour un joueur qui a coûté près de 11 millions d’euros. L’impression est si mitigée que l’hypothèse d’un retour de Jérémie Toulalan en défense n’apparaît plus totalement incongrue, c’est dire…

Peter Hansson (34 ans, AS Monaco)
Tout laissait penser que Peter Hansson avait fait le bon choix cet été en quittant le Stade Rennais pour l’AS Monaco : le Suédois retrouvait un coach qu’il connaît bien (Guy Lacombe) et formerait une charnière avec un autre joueur costaud et expérimenté, en la personne de Sébastien Puygrenier. Une demi-saison plus tard, l’échec est patent, ainsi que l’intéressé a le mérite de le reconnaître. « C’est un peu difficile d’expliquer. Mon adaptation, ce n’est pas un problème. Je connais bien le staff, la manière dont il veut jouer. C’est plutôt les résultats, le problème. C’est comme ça. A Rennes, c’était pareil lorsque je suis arrivé. On était en difficulté et on avait fait de bons résultats après Noël. Le championnat est encore long. Il reste 23 matchs, ça va venir. » Etant donné la déliquescence monégasque au classement, Hansson aurait intérêt à ne pas trop tarder…

Francisco Pavon (30 ans, AC Arles-Avignon) et Alvaro Mejia (28 ans, AC Arles-Avignon)
Ce fut sans doute le recrutement le plus improbable du mercato estival : deux anciens du Real Madrid, joueurs de Ligue des Champions, arrivaient à Arles-Avignon, le 31 août, pour apporter une dernière touche à la frénésie contractuelle du promu provençal. Trois mois après leurs débuts, les deux hommes n’ont toujours pas convaincu et symbolisent un recrutement aussi clinquant que mal pensé : si l’ACAA s’est mis à jouer un peu au ballon, il encaisse toujours trop de buts pour espérer abandonner sa lanterne rouge. Merengue ou pas Merengue…

lundi 6 décembre 2010

C'est le Barça Ballon d'Or...

Faut-il rebaptiser le FIFA Ballon d’Or Barça Ballon d’Or ? A voir le tiercé final Iniesta-Xavi-Messi, il y a lieu de le penser. Comment le collège électoral du Ballon d’Or (journalistes, capitaines et coaches des sélections affiliées à la FIFA) a-t-il pu oublier Wesley Sneijder voire Diego Forlan ?



Ainsi donc, le Ballon d’Or 2010 ira forcément à un joueur du FC Barcelone. Iniesta, Xavi et Messi sont seuls à rester en course pour la distinction individuelle la plus courue de la planète foot. Désormais fusionné avec le prix FIFA du joueur de l’année, le trophée créé par France Football n’échappera pas à l’un des « nains atomiques » du Barça. Ce qui n’a en soi rien de scandaleux, bien sûr. Les deux Espagnols ont gagné la Liga et la Coupe du monde, l’un d’eux, le grand favori quoique le moins régulier, a même marqué le seul but de la finale.

L’Argentin n’a gagné « que » la Liga et n’a su transcender une Argentine empruntée qu’en de trop rares occasions. Ni sauver son club en demi-finale de la Ligue des Champions contre l'Inter de Mourinho et... Sneijder, donc. Mais c’est Messi. Un… Messie incomparable pour le foot-business à tout-va prôné par la FIFA. Soit un joueur bien plus vendeur que Wesley Sneijder. Le Néerlandais est à peine plus grand (1m70) et à peine moins talentueux, mais il a le désavantage d'être moins bankable et pas aussi premier de la classe que les bons garçons un peu lisses du Barça. Et la FIFA aime ce qui est lisse...

Pourtant, l’examen des statistiques montre la grande injustice de cette sélection. Et de cet oubli du petit Néerlandais, vainqueur du Scudetto, de la Coupe d’Italie et finaliste du Mondial, comme à un degré moindre celui de Diego Forlan, il est vrai déjà distingué par la FIFA qui le proclama meilleur footballeur de la Coupe du monde. Les chiffres sont sans appel, le palmarès est incomparable : Sneijder aurait dû être dans le Top 3. Quelques chiffres, sachant que Lionel Messi et ses 58 bus en 2010 sont évidemment au-dessus du lot, dans un registre différent :

Statistiques, année 2010 (matches, buts, passes décisives) :
Andres Iniesta :
C1 : 3 m / 6 m, 3 p
Liga : 16 m, 1 b, 3 p / 14 m , 3 b, 3 p
CM2010 : 6m, 2b

Xavi :
C1 : 5 m, 2 p / 5 m, 1 p
Liga : 18 m, 3 b, 8 p / 1’ m, 2 b, 2 p
CM2010 : 7m, 2 p

Wesley Sneijder :
C1 : 7 m, 2 b, 4 p / 5 m, 2 b, 2 p
Serie A : 18 m, 2 b, 5 p / 13 m, 3 p
CM2010 : 7m, 5b, 1p

Diego Forlan :
C3 : 9 m, 6 b / 5 m, 1 b
Liga : 16 m, 12 b, 5 p / 14 m, 6 b, 2 p
CM2010 : 7 m, 5 b, 1 p

samedi 13 novembre 2010

Mais qui est cet homme ?

Ce clip, tourné sur la pelouse et dans les entrailles du Stade du Ray, fait son petit effet sur la Toile. Mais qui est ce mystéreux "Balatman", qui s'est également invité à l'entraînement des Aiglons ? Toutes vos suggestions sont les bienvenues !

mercredi 29 septembre 2010

Didier m'a tuer

Maman, j’ai encore raté ma saison : pour l’Olympique de Marseille, le cru 2010-2011 de Ligue des Champions a des allures de mauvais remake. Mardi soir à Stamford Bridge, les champions de France ont subi la loi de Chelsea. Plutôt que d’entonner la complainte des pauvres clubs de L1 face aux nouveaux riches anglais, attaquons-nous au vrai responsable de ce fiasco : Didier Deschamps.

Quand quelque chose ne tourne pas rond à l’Olympique de Marseille, bon nombre d’observateurs ont tôt fait ces derniers temps de pointer du doigt le seul José Anigo. On constate même, comme dirait l’autre, une véritable « fellation » de commentaires en ce sens. Mais malgré tous les défauts du directeur sportif susnommé, adopter cette grille d’analyse monocausale relève de la facilité intellectuelle et exonère les autres responsables, à commencer par Didier Deschamps et les joueurs que le coach choisit d’aligner. Tenez, prenons par exemple le match d’entraînement disputé à Stamford Bridge, DD et ses hommes l’ont perdu tous seuls (2-0), comme des grands. Stratégie, mise en place tactique et choix du onze de départ : la Dèche n’a jamais porté aussi bien son surnom que par ce doux mardi d’automne londonien.
Examinons ces points un par un.

La stratégie générale d’abord. En écoutant la conférence d’avant-match, on crut que Didier Deschamps coachait une équipe de rugby et non le champion de France de football. Il n’y en avait que pour la « puissance physique », l’« engagement », les « qualités athlétiques » et si peu pour le « jeu », le « mouvement », la « créativité », tous ingrédients aussi nécessaires que les précédents pour espérer ramener un résultat de la pelouse des actuels leaders de Premier League. Le résultat ne se fit pas attendre sur le terrain : globalement « bien en place », pour parler comme un footballeur, les Marseillais furent incapables de réussir trois passes de suite et se firent surclasser techniquement par Chelsea.

Le schéma tactique adopté, ensuite. On eut droit à une parodie de ce que la Ligue 1 nous réserve de pire : un faux 4-3-3, complètement stérile avec ses trois avant-centres : deux qui sont condamnés à manger la craie et à multiplier les courses défensives le long de la ligne de touche et un troisième qui passe 90 minutes dans une grande solitude en pointe, facilitant considérablement la tâche de la défense adverse. Ce qui peut être suffisant contre Valenciennes ou Arles-Avignon ne l’est que rarement contre Chelsea. Et si Rémy peut à la rigueur jouer ailier droit – même s’il fit ses meilleurs matches dans l’axe quand il jouait à Nice –, Brandao ailier gauche, c’est juste pas possible. Cela rappelle quand Eric Gerets gâchait le plus rapide joueur du Championnat d’alors, à savoir Baky Koné, en l’utilisant sur un côté.

Le choix des hommes, enfin. Après la conquête du titre au printemps dernier, Didier Deschamps déclara qu’il souhaitait renforcer l’effectif avec des « joueurs d’expérience ». Soit. Dans ce contexte, le recrutement, contre 7 millions d’euros quand même, du bleu-bite espagnol Cesar Azpilicueta, en lieu et place du valeureux Laurent Bonnart (qu’il aurait fallu revaloriser), étonna dès le départ. Et encore plus mardi soir quand Deschamps fit débuter… Charles Kaboré, milieu défensif de formation, au poste de latéral droit. Quant à l’attaque, l’entraîneur demanda des joueurs au-dessus des capacités financières du club. L’OM, confronté au départ de Niang, finit ensuite par claquer près de 30 M€ (Gignac + Rémy), sans donner l’impression d’avoir réfléchi à la complémentarité de ses recrues. En des temps pas si éloignés, le club phocéen ne dépensait que 6 puis 5 millions pour Didier Drogba et Mamadou Niang, justement. La qualité est peut-être encore au rendez-vous (ne condamnons pas définitivement Gignac et Rémy), mais le rapport qualité-prix est à coup sûr absent. Tout comme l’efficacité, reproche qui s’applique à toute l’équipe. Résultat : 0 but, 0 point en deux matches pour ce pauvre OM. Même contre Zilina, ce sera loin d’être gagné…

dimanche 5 septembre 2010

La France creuse encore...

En s’inclinant vendredi contre la Biélorussie (0-1), la France n’a pas seulement perdu une rencontre, elle a aussi enterré ses dernières illusions de reconstruction rapide. La tâche de Laurent Blanc sera énorme. La faute à l’héritage Domenech, si souvent dénoncé dans ces colonnes ? Pas seulement. Explications.

France - Biélorussie, vendredi soir, stade de France. Il reste une poignée de minutes à jouer. Sorti prendre l’air sur le boulevard de Clichy, Hleb s’amuse et sert en retrait Kislyak qui colle une mine sous la barre d’un Lloris momifié. Les Biélorusses ont exécuté le contrat, les Bleus ne s’en relèveront pas. C’est certain maintenant : la patrie footballistique est tombée bien bas, et risque fort de ne pas remonter d'un coup. La faute à six ans de Domenech ? Oui, mais pas seulement. La France n’a pas fini de payer le triomphe de 1998. Souvenons-nous : les Bleus gagnent la Coupe du monde grâce à un jeu basé sur une défense forte (un bien incontournable en football, ne me faites pas dire ce que je ne dis pas), un milieu agressif (socle du fameux bloc-équipe) et une seule pointe.
Le football français, magnifique à regarder mais incapable de gagner autre chose que l’Euro à l’époque des deux Michel (Hidalgo et Platini), avait trouvé là sa nouvelle doxa. Un viatique tayloriste, basé sur l’automatisation des tâches et le gommage des aspérités individuelles. A l’époque, les doutes épars avaient été tués dans l'œuf par les discours apaisants, sur le thème du « seul le résultat compte, le vainqueur a toujours raison », empêchant de se rendre à l’évidence : la victoire de 1998 a ouvert la porte à un football purement besogneux, à moins de disposer d’un effectif de qualité technique optimale. A moins d’avoir Zizou, quoi !

Car la besogne est nécessaire, mais pas suffisante. Voir à ce sujet les résultats de l'OL sous la direction de Claude Puel, qui base tout sur la rigueur et rien sur le plaisir du jeu. La plupart des coaches de Ligue 1 ont le même type de discours tue l'amour, les joueurs finissent par se faire chier, il n’y a pas d’autre mot, et à aller sur le terrain comme ils vont à l'usine, passant plus de temps en salle de musculation que sur les pelouses.
Il suffit de comparer un match de notre Championnat avec un match de Bundesliga. Les joueurs, pris individuellement, n'y sont pas meilleurs, mais ils s'éclatent sur le terrain, ils peuvent exprimer leur talent. Quitte à laisser des espaces derrière. A part Lorient et un peu Sochaux et ses jeunes milieux hardis (Boudebouz, Marvin Martin, Anin), qui donne l'impression de s'éclater en L1 ?

Esthète si ce n’est romantique, Laurent Blanc va devoir rompre avec cette pensée unique, ce culte néfaste du « jeu sans ballon », s’il veut laisser sa marque. Le Cévenol a de bonnes intentions, il veut voir du jeu, une équipe qui va de l'avant. Compte tenu du poids de l’héritage Jacquet-DTN, il n'y arrivera pas en un jour, ni en un match.
A cette difficulté structurelle, s’ajoute une autre, plus conjoncturelle mais pas moins envahissante. Que voici : Blanc doit se défaire d’un paradoxe tenace. Alors qu’il aimerait ne parler que de terrain, l’état de crise du football français, et son statut de pompier de service, l’obligent à aborder aussi (voire surtout) l’extra-sportif. Ce que Bixente Lizarazu, Christophe Dugarry et les représentants de France 98 reprochaient de façon récurrente à Raymond Domenech !

Essayons maintenant de voir plus clair dans les intentions de Laurent Blanc. Pour ce faire, revenons à ses succès de jeune entraîneur avec les Girondins de Bordeaux. La conquête du titre national, en 2009, a notamment été basée sur deux idées force :

- Deux pointes en attaque : alors que la grande majorité des équipes de L1 ne jouent qu'à une pointe (qui décroche et transforme l'équipe en 4-6-0), que le foot français meurt d'ennui avec ces faux 4-3-3 qui sont de vrais 4-5-1 (soupir), Bordeaux a été titré avec la doublette Chamakh-Cavenaghi. On a perdu la culture de l'avant-centre pur, c'est un des maux du pays. Nos attaquants courent énormément, s'épuisent dans des tâches défensives et ne savent plus "tuer" face au but adverse. Hoarau est la caricature de ce type d'attaquant.
Mes espoirs pour les années à venir, c'est avant tout Kévin Gameiro et Nolan Roux, les deux seuls vrais avant-centres finisseurs d’avenir que la France ait. Le cas Loïc Rémy est encore différent : le joueur formé à l’OL est un footballeur fin et subtil, presque trop. Sa finition manque de variété, il abuse du plat du pied. S'il parvient à varier, il fera très mal. Mais seulement à cette condition. C’est dans ce contexte que Blanc doit arriver à faire émerger un duo complémentaire, un équivalent moderne du tandem Papin-Cantona. Cela peut prendre du temps...

- Des latéraux (contre-)attaquants : Voilà mon grand motif d’incompréhension quant aux choix de Laurent Blanc. Comment un coach comme lui, amateur de joueurs de ballon avant tout peut-il faire confiance à Bacary Sagna ? Ce joueur a été formé à l’AJ Auxerre, où la consigne était de ne pas monter et de laisser les clés du côté droit à l'ailier. Or, avec Blanc, il DOIT monter, et son incapacité à centrer et à conduire son ballon sont rédhibitoires. Mathieu Debuchy serait meilleur dans ce registre et pas pire défensivement.
Côté gauche, Clichy a loupé son match (Trémoulinas piaffe d'impatience à l'idée de lui piquer sa place). Ces carences ont forcé Mexès, qui a tout juste repris en Championnat d’Italie, et Rami à défendre tous seuls, la prestation de la charnière étant indissociable du naufrage des latéraux. A-t-on aujourd’hui un meilleur relanceur que Mexès ? Ce n’est pas évident. On le voit, le travail de Laurent Blanc s’annonce terriblement difficile. A fortiori si les Bleus ne rompent pas en Bosnie, mardi lors de la 2ème journée des qualifications de l'Euro 2012, la spirale de la défaite.

samedi 8 mai 2010

Trophée Matt Moussilou 2010 : élisez le pire attaquant de Ligue 1 !


Pour la deuxième fois, élisez le pire attaquant de Ligue 1 de la saison en votant pour le Trophée Matt Moussilou. Cavenaghi, Gomis, Gudjohnsen, Helstad ou Morientes : qui succèdera à Mateja Kezman ? Vous avez jusqu’au lundi 24 mai pour faire votre choix, sur l’espace sondage de ce blog.

La saison de Ligue 1 touche à sa fin. Tout suspense a disparu quant à la course au titre et à la quête du maintien. Seules restent à attribuer les places européennes. Avant de tirer le rideau sur un cru 2009-2010 riche en suspense et en rebondissements, il est temps de participer à la deuxième édition du Trophée Matt Moussilou, et de désigner ainsi celui qui, selon vous, est le pire attaquant de Ligue 1 de l’exercice écoulé. Avant d’entrer dans le vif du sujet avec la liste des nommés, un petit rappel s’impose. L’an passé, c’est Mateja Kezman (PSG) qui l’avait emporté, devant Mamadou Samassa (OM) après un joli mano a mano.

Joueurs doués en panne de confiance, erreurs de casting, abonnés aux frappes hors-cadre, recrutements dispendieux et ratés, comportements de divas à la mentalité douteuse, ou tout cela à la fois : le Trophée Matt Moussilou (qui garde le même « parrain » malgré la nomination de l’intéressé aux Oscars du foot) a pour vocation de revenir au pire attaquant de Ligue 1 de la saison… Ce qui signifie que d’authentiques bons joueurs qui sont passés à travers ces derniers mois peuvent être couronnés. Vous avez jusqu’au lundi 24 mai, 12 heures pour faire votre choix (sondage ci-contre). Vous pouvez aussi utiliser l’espace commentaires du blog ou le « wall » de l’événement facebook consacré au Trophée pour me faire part de vos commentaires et/ou désaccords.

N'attendons pas davantage, et dévoilons maintenant la liste des joueurs nominés, par ordre alphabétique :
Fernando Cavenaghi (26 ans, Girondins de Bordeaux). Si les Girondins ont échoué cette saison à jouer jusqu’au bout sur tous les tableaux, c’est en partie à cause des défaillances de leurs hommes de banc. Condamné à faire banquette le plus souvent, l’ex serial-buteur argentin s’est mué en serial-loser. L’expression de sa « grinta » a cédé la place à des mines de cocker triste. Ses stats sont en chute libre : 3 buts en 976 minutes de Ligue 1, aucun en 3 matches de C1 et un triplé en Coupe de France face à l’AC Ajaccio. Trop peu pour échapper à une mention dans notre liste.

Bafetimbi Gomis (24 ans, Olympique Lyonnais). « Tu as plus un physique de Dieu du grec qu’un physique de Dieu grec », dit un jour Ariel Wizman à Doc Gynéco. La même phrase correspondrait parfaitement à Bafetimbi Gomis. Transférée cet été de l’AS Saint-Etienne à l’ennemi juré lyonnais, l’ex-surprise de Raymond Domenech, bien empâtée, n’a que rarement fait honneur à son étiquette d’« impact player », ne parvenant pas souvent à justifier le coaching de son entraîneur. Et quand il fut titulaire ce ne fut pas beaucoup mieux. Quelques buts importants certes, mais trop peu pour que cette recrue à 13 millions d'euros coupe à la nomination.

Eidur Gudjohnsen (31 ans, AS Monaco). Star étrangère sur le retour (1/2). Gudjohnsen à Monaco, l’idée avait tout pour séduire. Un joueur soucieux de son standing dans un club désireux de retrouver le sien, cela aurait dû coller. « Je ne suis pas là pour faire du tourisme », avait déclaré l’Islandais peu après son arrivée en Prinicipauté. Après avoir traversé une dizaine de matches avec une combativité et une envie dignes du passage niçois d’Edgaras Jankauskas, la star déchue de Chelsea s’en alla rejoindre Tottenham en prêt. Dur, dur, Eidur…

Thorstein Helstad (33 ans, MUC 72). Le Pauleta scandinave, symbole du recrutement malin du Mans, s’est mué en grand… muet des surfaces cette saison. Ou comment le carrosse peut devenir citrouille dans ce sport plein d’impondérables qu’est le football. Les statistiques sont sans appel pour celui qui s’englua dans une inhabituelle maladresse après des débuts prometteurs (2 buts lors des 3 premières journées), au point de ne plus guère être titularisé après la trêve. Ce qui n’empêcha pas le club sarthois de couler inexorablement vers la Ligue 2. Simple saison sans ou déclin irrémédiable ?

Fernando Morientes (34 ans, Olympique de Marseille). Star étrangère sur le retour (2/2). Disons-le, cela fait mal de nommer un attaquant d’une classe pareille et un joueur à la mentalité si excellente dans cette liste. Mais peut-on faire autrement ? Non, malheureusement. Arrivé à l’OM sur la demande expresse de son entraîneur Didier Deschamps, l’Espagnol ne justifia jamais la confiance de DD, multipliant les apparitions fantômatiques, au point de faire peine. L’OM a été premier en (presque) tout cette saison, y compris pour les erreurs de casting !

lundi 3 mai 2010

L'affront d'Estrosi aux Niçois


On qualifiera cela, au choix, de faute de goût, de marque d'irrespect ou, plus prosaïquement, de bêtise pure et simple. Toujours est-il que le maire UMP de Nice, et par ailleurs ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, est apparu samedi la mine ravie au Stade de France durant la finale de la Coupe, arborant une écharpe aux couleurs de l'AS Monaco. Tout sourire en rouge et blanc, assis non loin du Prince (et du Roi...), comme le prouve la capture d'écran accompagnant ce post, le premier magistrat de la cité azuréenne n'a heureusement pas été récompensé de son soutien, puisque son favori d'un soir s'est incliné face à un Paris Saint-Germain supérieur (1-0, après prolongations). Mais le "motodidacte" aurait pu se passer d'afficher publiquement son soutien au club honni de la plupart des supporters de l'OGC Nice. On savait déjà que les "élites" françaises, dans leur grande majorité, n'y entravaient pas grand chose au football. Que les codes de ce sport, faits de rivalités locales et d'antagonismes anciens entre régions, leur avaient toujours échappé. Christian Estrosi en a apporté une nouvelle preuve samedi soir. Histoire de ne pas faire les choses à moitié, le maire de Nice s'affichera-t-il prochainement en bleu et blanc pour fêter le titre qui tend les bras à l'OM ? On ne serait plus à ça près...

samedi 27 mars 2010

Ligue 1 : le vrai visage des candidats au titre

Ca y est, plus que neuf journées, et on sera fixé sur le champion de France, cru 2009-2010. Alors, juste avant que le Championnat entre dans sa dernière ligne droite, avant que l'enjeu de ces journées 30 à 38 ne transforme la moindre minute de temps additionnel en réplique footballistique de l'avenue de Grammont (les amateurs de cyclisme comprendront, les autres se renseigneront), découvrons à l'aide de vidéos glanées ça et là dans ma mémoire et sur le Net, le véritable visage des candidats au titre, dans l'ordre du classement actuel :



1. Bordeaux : quand les Girondins étaient plus Marine que Blanc...

Les Girondins de Bordeaux aujourd'hui, c'est un jeu offensif, un recrutement bien pensé et pas trop dispendieux et une gouvernance rationnelle. Mais, dans une autre vie, pendant un temps que les moins de 20 ans etc..., les Marine et Blanc étaient plus marine que Blanc, justement, avec un vrai "conducator" aux méthodes dignes de la Securitate, un sinistre brigand qui passait le plus clair de son temps à censurer la presse quand elle ne caressait pas ses bacchantes dans le sens du poil : Claude Bez.



2. Montpellier : Dieu soit Louloué !

Montpellier, c'est Louis Nicollin. A moins que ce ne soit l'inverse... Condamné au silence par les tristes sires de la Commission d'éthique, le président du club hérualtais laisse son équipe parler pour lui. Et ca lui réussit bien, à sa Paillade chérie. Même Souleymane Camara ressemble désormais à un footballeur, c'est dire...



3. Auxerre : allez Trincamp !!!

L'AJ Auxerre c'est François Perrin, le président Sivardière et sa bourgeoise, les supporters avinés et les flocages Chaillotine, Auxerre c'est Trincamp, c'est Coup de Tête, c'est Patrick Dewaere, les attaquants blonds et moustachus, Gérard Lanthier et Andrzej Szarmach, Christophe Cocard et Pascal Vahirua, Joël Bats et Jean-Marc Ferreri (avant qu'il ne devienne un consultant chauvin et inécoutable), Lilian Laslandes et Coco Martins, Bernard Diomède et Stéphane Guivarch', Djibril Cissé et Philippe Mexès, Guy Roux, Guy Roux et Guy Roux. Bref, un immense générateur de nostalgie. Et aujourd'hui, c'est quoi ? A part Ireneusz Jelen qui perpétue la tradition des buteurs made in Polska, y a plus grand chose. Mais bon, encore quelques erreurs d'arbitrage et sur un malentendu, on ne sait jamais...



4. Marseille : champion de France du marketing, pour le reste il y a les souvenirs...

17 ans sans titre de champion, série en cours, avec une propension désarmante, quasi-montferrandaise, à passer à côté des matches décisifs. Ceci dit, l'OM est au moins numéro un du marketing. On n'a jamais autant vu de maillots bleu et blanc en France qu'en ce début de décennie. Bref, la marque est entre de bonnes mains. L'ultime héritage des années Tapie ?



5. Lille : le Nord sans perruque

Lille a vécu une bonne partie de la fin du siècle dernier dans l'ombre du voisin lensois. Les gens de ma génération gardent le souvenir d'une équipe laborieuse, flirtant souvent avec la relégation, avec des supporters non déguisés comme ceux du Racing et des joueurs aux patronymes parfois improbables, comme Roger Hitoto ou Philippe Périlleux (vainqueur du classement des "étoiles" de France Football à la fin des années 80, période Despeyroux-Micciche). Bizarrement, c'est au moment où le LOSC a quitté Grimomprez-Jooris, stade chaleureux idéalement situé en plein centre-ville, pour le glacial Stadium Nord de Villeneuve d'Ascq, que l'équipe s'est mise à devenir glamour. Aujourd'hui, deux des deux joueurs les plus bluffants de talent du Championnat (Hazard et Gervinho) portent les couleurs lilloises. Mais sa classe et sa créativité ne suffiront certainement pas à assurer le titre à cette équipe. Enfin ça, on le sait depuis le Mondial 82, non ?





6. L'Olympique Lyonnais, le syndrôme Anquetil

Jean-Michel Aulas, président de l’OL, s’est plaint des années durant de ses compatriotes, trop envieux du succès de son équipe pour l’aimer. L’Olympique Lyonnais, pendant des années, représentait le Jacques Anquetil du football hexagonal. Les plus beaux et les plus forts, et pourtant le public conservait plus de sympathie pour les Raymond Poulidor. Qu’en sera-t-il maintenant que les Gones se retrouvent dans la peau de l’éternel challenger ? L'avenir nous le dira. En tous cas, le "style Aulas" traverse les âges sans évoluer d'un iota !



Les paris sont ouverts pour le titre. Faites vos jeux !

lundi 8 mars 2010

Carton rouge pour la "double peine" !


Il en est de l'arbitrage des matches de football comme d'autres domaines de la régulation des activités humaines : plus une règle est idiote, et plus elle est appliquée avec zèle par ceux qui sont chargés de la faire respecter. L'exemple le plus flagrant qui me vienne à l'esprit alors que s'achève ce week-end de football s'appelle "double peine". Ou quand un arbitre, soucieux d'appliquer strictement le règlement, ajoute à la désignation du point de penalty un carton rouge pour le joueur coupable de la faute. Alors que le coup de pied de réparation est déjà une sentence à la hauteur de la faute, l'expulsion du "coupable", sous prétexte qu'il se trouve en position de dernier défenseur, a pour effet d'enfoncer inutilement l'équipe sanctionnée. La rencontre entre les Girondins de Bordeaux et Montpellier (1-1), dimanche soir en clôture de la 27ème journée de Ligue 1, en a offert l'accablante démonstration.

33ème minute : Ciani déséquilibre Montano dans la surface. M. Bré siffle penalty et carton rouge pour le Bordelais. Costa ne transforme pas. 40ème minute : main de Chalmé dans la surface. Nouveau penalty pour Montpellier et nouvel arrêt de Carrasso, le gardien des Girondins. L'arbitre devrait expulser le latéral, déjà sanctionné d'un avertissement pour une faute grossière plus tôt dans la partie, pour main dans la surface (cf. la loi 12 du football). Il n'en est rien : en raison d'une application aveugle de la double peine, l'arbitre Stéphane Bré a compensé la première expulsion, très sévère, en permettant à un joueur qui n'aurait pas dû finir la partie rester sur la pelouse. La double peine donne donc lieu à une double erreur.

Samedi, l'International Board devait se pencher sur ce dossier. S'il se confirme que le principe de la double peine est bien abandonné, la nouvelle règle n'entrera en application qu'après la Coupe du monde. Souhaitons donc que les arbitres de l'édition 2010 privilégient l'esprit de la future règle sur la lettre de l'ancienne.

lundi 1 février 2010

Chaouchi vs.Codjia, le jeu !

Vous vous souvenez tous de la demi-finale de la CAN, entre l'Egypte et l'Algérie, jeudi dernier. Si la défaite algérienne fut sans appel (4-0), l'arbitrage prêta le flanc à la polémique. Aujourd'hui, la CAF, qui n'en est plus à une décision aberrante près, a banni Koffi Codjia jusqu'à nouvel ordre, mais pour ne pas avoir expulsé le gardien algérien Faouzi Chaouchi sur le champ quand ce dernier le prit vigoureusement à partie après le premier but égyptien, inscrit sur un penalty légèrement capillotracté... Heureusement, la rancoeur n'empêche pas l'humour :

Cliquez sur : http://www.dzstadium.com/chaouchi.php

jeudi 28 janvier 2010

Chaouchi-Higuita, même combat !

Dimanche soir, un grand artiste du football a mis un terme définitif à sa carrière. Pas un attaquant, ni un ailier ou un meneur de jeu, mais un gardien : le Colombien René Higuita (43 ans) a fait ses adieux au football de haut niveau à Medellin, en fêtant son jubilé, devant plus de 20 000 spectateurs. L'ancien international colombien, capé à 69 reprises au pays du "toque" a gratifié l'assistance d'un dernier "coup du scorpion". Souvenez-vous, c'était à Wembley, en 1995, contre l'Angleterre :

Pendant qu'Higuita célébrait sa riche carrière, un jeune gardien, d'une vingtaine d'années son cadet, reprenait en Angola le flambeau des portiers doux-dingues. En plein quart de finale de la CAN face à la Côte d'Ivoire, Faouzi Chaouchi tentait et réussissait, avec un incroyable mélange de culot et de décontraction, un coup du foulard pour dégager sa surface au devant, excusez du peu, de Didier Drogba !