dimanche 12 décembre 2010

Trophée Loïc Guillon 2010 : élisez le pire défenseur de Ligue 1

La fin d’année est la période des récompenses… mais aussi des bonnets d’âne. Pour la troisième saison consécutive, Mondo Foot organise l’élection du pire défenseur de Ligue 1. Le vainqueur décrochera le Trophée Loïc Guillon. Sans plus attendre, voici la liste des candidats à la succession de Cédric Varrault (vainqueur 2008) et Mustapha Bayal (2009). Joueurs en perdition, espoirs déçus, recrutements onéreux, comportements douteux : tous ont quelque chose à se reprocher. Pour les départager, utiliser l’espace sondage de ce blog.

Cesar Azpilicueta (21 ans, Olympique de Marseille)
Lors de l’intersaison, Didier Deschamps avait dit vouloir améliorer son effectif par petites touches, en y incorporant quelques joueurs d’expérience. Aussi la surprise fut-elle grande lorsque fut annoncée la première recrue de l’OM, ce latéral droit espagnol au patronyme imprononçable sans entraînement. Arrivé d’Osasuna précédé d’une réputation flatteuse (n’avait-il pas été retenu dans la pré-liste de Del Bosque pour le Mondial ?), « Azpi », de placements approximatifs en montées avortées, n’a pas mis longtemps à semer le doute sur ses capacités. Au point de se voir préférer Charles Kaboré lors du déplacement à Chelsea en Ligue des Champions. Et d’apparaître plus proche d’un Alain Cantareil que du valeureux Laurent Bonnart, qu’il était censé faire oublier. Sa longue blessure, survenue au moment où il commençait à redresser la tête niveau performances, va forcer le club phocéen à recruter un autre spécialiste du poste : cela aura fait cher le remplacement de l’ancien Manceau…

Yohan Démont (32 ans, RC Lens)
Il y a peu, on n’aurait jamais envisagé une seconde de nommer le latéral lensois parmi les prétendants au Trophée. Mais cette saison 2010-2011 est peut-être celle de trop pour l’ancien Ajaccien, dans tous les mauvais coups du RC Lens. Entre la concurrence du précoce Serge Aurier (17 ans), l’empoignade avec Nenad Kovacevic en pleine branlée, à Sochaux (3-0), et l’épisode du coup de poing dans la porte, qui lui occasionna près d’un mois d’indisponibilité, le péroxydé n’en a pas loupé une ces derniers mois. Vivement 2011 pour lui ?

Pape Diakhaté (26 ans, Olympique Lyonnais) et Dejan Lovren (21ans, Olympique Lyonnais)
Plus rien ne tourne vraiment rond à l’Olympique Lyonnais. Difficile de cibler la défense en particulier, tant l’équilibre d’ensemble de l’équipe rhodanienne paraît déficient, mais tout de même : après le départ de Jean-Alain Boumsong, aucun des axiaux de rechange n’a su durablement s’imposer auprès d’un Cris déclinant. Après l’éphémère épisode Toulalan, Pape Diakhaté, arrivé du Dynamo Kiev, n’a su confirmer des débuts prometteurs. Quant à Dejan Lovren, il a alterné le moyen et le franchement médiocre. Fâcheux pour un joueur qui a coûté près de 11 millions d’euros. L’impression est si mitigée que l’hypothèse d’un retour de Jérémie Toulalan en défense n’apparaît plus totalement incongrue, c’est dire…

Peter Hansson (34 ans, AS Monaco)
Tout laissait penser que Peter Hansson avait fait le bon choix cet été en quittant le Stade Rennais pour l’AS Monaco : le Suédois retrouvait un coach qu’il connaît bien (Guy Lacombe) et formerait une charnière avec un autre joueur costaud et expérimenté, en la personne de Sébastien Puygrenier. Une demi-saison plus tard, l’échec est patent, ainsi que l’intéressé a le mérite de le reconnaître. « C’est un peu difficile d’expliquer. Mon adaptation, ce n’est pas un problème. Je connais bien le staff, la manière dont il veut jouer. C’est plutôt les résultats, le problème. C’est comme ça. A Rennes, c’était pareil lorsque je suis arrivé. On était en difficulté et on avait fait de bons résultats après Noël. Le championnat est encore long. Il reste 23 matchs, ça va venir. » Etant donné la déliquescence monégasque au classement, Hansson aurait intérêt à ne pas trop tarder…

Francisco Pavon (30 ans, AC Arles-Avignon) et Alvaro Mejia (28 ans, AC Arles-Avignon)
Ce fut sans doute le recrutement le plus improbable du mercato estival : deux anciens du Real Madrid, joueurs de Ligue des Champions, arrivaient à Arles-Avignon, le 31 août, pour apporter une dernière touche à la frénésie contractuelle du promu provençal. Trois mois après leurs débuts, les deux hommes n’ont toujours pas convaincu et symbolisent un recrutement aussi clinquant que mal pensé : si l’ACAA s’est mis à jouer un peu au ballon, il encaisse toujours trop de buts pour espérer abandonner sa lanterne rouge. Merengue ou pas Merengue…

lundi 6 décembre 2010

C'est le Barça Ballon d'Or...

Faut-il rebaptiser le FIFA Ballon d’Or Barça Ballon d’Or ? A voir le tiercé final Iniesta-Xavi-Messi, il y a lieu de le penser. Comment le collège électoral du Ballon d’Or (journalistes, capitaines et coaches des sélections affiliées à la FIFA) a-t-il pu oublier Wesley Sneijder voire Diego Forlan ?



Ainsi donc, le Ballon d’Or 2010 ira forcément à un joueur du FC Barcelone. Iniesta, Xavi et Messi sont seuls à rester en course pour la distinction individuelle la plus courue de la planète foot. Désormais fusionné avec le prix FIFA du joueur de l’année, le trophée créé par France Football n’échappera pas à l’un des « nains atomiques » du Barça. Ce qui n’a en soi rien de scandaleux, bien sûr. Les deux Espagnols ont gagné la Liga et la Coupe du monde, l’un d’eux, le grand favori quoique le moins régulier, a même marqué le seul but de la finale.

L’Argentin n’a gagné « que » la Liga et n’a su transcender une Argentine empruntée qu’en de trop rares occasions. Ni sauver son club en demi-finale de la Ligue des Champions contre l'Inter de Mourinho et... Sneijder, donc. Mais c’est Messi. Un… Messie incomparable pour le foot-business à tout-va prôné par la FIFA. Soit un joueur bien plus vendeur que Wesley Sneijder. Le Néerlandais est à peine plus grand (1m70) et à peine moins talentueux, mais il a le désavantage d'être moins bankable et pas aussi premier de la classe que les bons garçons un peu lisses du Barça. Et la FIFA aime ce qui est lisse...

Pourtant, l’examen des statistiques montre la grande injustice de cette sélection. Et de cet oubli du petit Néerlandais, vainqueur du Scudetto, de la Coupe d’Italie et finaliste du Mondial, comme à un degré moindre celui de Diego Forlan, il est vrai déjà distingué par la FIFA qui le proclama meilleur footballeur de la Coupe du monde. Les chiffres sont sans appel, le palmarès est incomparable : Sneijder aurait dû être dans le Top 3. Quelques chiffres, sachant que Lionel Messi et ses 58 bus en 2010 sont évidemment au-dessus du lot, dans un registre différent :

Statistiques, année 2010 (matches, buts, passes décisives) :
Andres Iniesta :
C1 : 3 m / 6 m, 3 p
Liga : 16 m, 1 b, 3 p / 14 m , 3 b, 3 p
CM2010 : 6m, 2b

Xavi :
C1 : 5 m, 2 p / 5 m, 1 p
Liga : 18 m, 3 b, 8 p / 1’ m, 2 b, 2 p
CM2010 : 7m, 2 p

Wesley Sneijder :
C1 : 7 m, 2 b, 4 p / 5 m, 2 b, 2 p
Serie A : 18 m, 2 b, 5 p / 13 m, 3 p
CM2010 : 7m, 5b, 1p

Diego Forlan :
C3 : 9 m, 6 b / 5 m, 1 b
Liga : 16 m, 12 b, 5 p / 14 m, 6 b, 2 p
CM2010 : 7 m, 5 b, 1 p