samedi 13 septembre 2008

Du sang et des Bleus


L'instinct de survie fait faire de grandes choses. Mercredi dernier, à la mi-temps de France-Serbie, Raymond Domenech a fait un bon coaching. A priori, le remplacement d'un Benzema inexistant par Anelka était encore du poste pour poste. Tout juste pouvait-on se féliciter que Domenech agisse dès la mi-rencontre, plutôt que bien après l'heure de jeu, ainsi qu'il en est coutumier. On ne mit pas longtemps à s'apercevoir que l'idée était bien trouvée. Les Bleus prirent rapidement le dessus, pour aboutir au résultat que l'on sait. L'équipe de France est toujours en course pour le Mondial 2010, et son sélectionneur a sauvé sa tête.
L'instinct de survie fait faire de vilaines choses. Raymond Domenech va pouvoir continuer d'humer l'odeur du sang. En se comportant comme un pompier pyromane : je reproche à la presse de ne pas vouloir comprendre, mais je fais tout pour rester incompris. Dans tous les sens du terme, "intelligibilité" comme "empathie". "Eux [les joueurs] et moi [le sélectionneur] contre le monde entier", voilà le message de Raymond Domenech. Et l'affaire n'est plus uniquement franco-française : un malheureux journaliste serbe, qui avait fait l'effort de poser une question dans un français parfaitement intelligible, s'est vu rembarrer par le sélectionneur. "Je ne parle pas serbe", lui a répondu Raymond. La grande classe... Les médias nous détestent, détestons-les en retour, et montrons-leur qu'ils se trompent, tel est le nouveau credo des vice-champions du monde en titre. C'est certain : Raymond Domenech aime aussi l'amour et la violence; il est bien décidé à mourir avec ses idées. Espérons juste qu'il ne tue pas l'équipe de France (ou ce qu'il en reste) avec.

lundi 1 septembre 2008

Domenech, la mascarade continue...


Ainsi donc, Domenech aurait "changé". Ca ne vous rappelle rien, ça ? Cherchez un peu... Même le président de la FFF l'a proclamé : l'équipe de France doit redevenir attractive, offensive, digne de son lustre. Et le sélectionneur se retrouve flanqué d'un adjoint nommé Alain Boghossian. Une maigre revanche pour les représentants de France 98, qui firent maladroitement campagne pour devenir calife à la place du calife. Si l'on regarde la liste des joueurs retenus par Domenech, la "nouveauté" ne saute pas aux yeux. Le match amical contre la Suède, remporté (3-2) par les Bleus n'a fait qu'illusion. Seuls les deux gardiens sont nouveaux, mais qui oserait aujourd'hui choisir d'autres portiers que Mandanda et Lloris ? Personne, mais Domenech eut été capable de retenir Coupet si ce dernier n'avait pas fait des débuts risibles, et dans la lignée de ses derniers mois à l'OL et en équipe de France, avec l'Atletico Madrid. La pire vacherie concerne Philippe Mexès, titularisé en plein mois d'août, alors que la Serie A n'a pas repris et qu'il se trouve donc dans une forme très perfectible, au bout d'une exigente préparation. Et que dire du traitement infligé à Yoann Gourcuff, appelé à rentrer pour quelques misérables secondes ? Sans doute pour le punir de s'être jadis expatrié vers le pays honni, qui pour Domenech est le mot de cinq lettres par excellence. A part ça, on a encore vu Malouda, dont la passe décisive a été justement saluée comme un miracle (sa dernière remontait à deux saisons en arrière et elles sont devenues aussi rares que les périodes de disponibilité de Patrick Vieira) et Govou, toujours en forme avant tout le monde. Le milieu récupérateur reste dépourvu de vrai joueur de ballon. Mathieu Flamini à la place de Lassana Diarra, c'est pour quand ? Tout entraîneur digne de ce nom ferait un tel changement, mais les voies de Domenech sont impénétrables. Quoique. Il existe une explication : Flamini joue maintenant en Italie, le pauvre garçon... Et sinon ? Sinon, les milieux offensifs sont toujours comptés avec les attaquants sur la liste officielle, la bonne blague qui ne trompe plus personne. Car Thierry Henry reste indéboulonnable en pointe, au mépris total des réalités statistiques. Et pendant ce temps-là, des talents remarquables, tels que Loïc Rémy ou Guillaume Hoarau, attendent leur heure. Sans doute se demandent-ils si le patron des Bleus regarde parfois des rencontres de Ligue 1. J'entends déjà l'objection : "Ce joueurs n'ont pas l'expérience !" Mais Zidane et Platini en avaient-ils lorsqu'ils débutèrent en Bleu ?