jeudi 16 octobre 2008

La dictature de l'émotion


Ces derniers jours, de nombreux médias (L'Equipe, RMC, etc.) ont opéré un retournement de veste radical au sujet de Raymond Domenech.

Ces gens-là parlent sous le coup de l'émotion : à Constanta, contre une Roumanie cadavérique, la France est remontée de 0-2 à 2-2, en inscrivant deux buts spectaculaires (surtout le second). Et voilà, on aurait enfin un peu vibré (à en croire les néo-défenseurs de Raymond), donc il faudrait soutenir ce sélectionneur. L'hypothèse d'un "match-référence" a même pris du crédit auprès de certains. Et le président de la FFF d’évoquer le miracle de Constanta. La bonne blague !

Car, si l'on examine le bilan comptable, on voit que l'on a déjà abandonné 5 points sur 9 et qu'on est loin d'être en tête du groupe (la Serbie et la Lituanie ont fait un mini-break). Si l'on se penche sur le jeu, on s'aperçoit qu'on a une défense pitoyable, des compos d'équipe bancales et beaucoup de joueurs retenus à contretemps et/ou pas alignés à leur meilleur poste. Si l'on regarde les adversaires affrontés, on a perdu contre une équipe volontaire mais limitée (l'Autriche), on a battu sans briller une Serbie qui jouait le 0-0 et on n'a pas fait mieux que match nul sur le terrain d'une équipe roumaine écrasée un mois plus tôt par la Lituanie…

Alors, Domenech devrait être viré maintenant, comme il aurait dû l'être après l'Euro. Mais comme ce sont les mêmes qui décident par rapport à juillet, pourquoi changeraient-ils ? Et pour mettre qui à la place ? Houllier, ce serait un remède pire que le mal, Deschamps n'a pas l'aval du grand boss (Platini) et Laurent Blanc, qui génère un certain consensus, n'est pas libre.Et puis, plus cyniquement, tant que Domenech sera en place, chaque match officiel de l'EdF aura des allures de match-couperet (a fortiori avec 4 points en 3 matches), donc ça fait vendre des journaux...